
-----En 1951, Claude
Riffaud, un enseigne de vaisseau du Commando François intègre
le Commando Hubert. Lors d'un volontariat pour déminer les côtes
du Languedoc, Riffaud et quelques uns de ses commandos, impressionnés
par les exploits des nageurs de combat italiens durant la seconde Guerre
Mondiale, montent une attaque sous-marine de nuit contre un cargo ancré
au large de Sète. C'est un succès total et l'aller-retour
se déroule dans une discrétion absolue.
Dès son retour, il parle de ce petit raid
sous-marin au commandant de l'école des fusiliers commandos qui
le met au défi de faire sauter un câble téléphonique.
Là encore, c'est un succès. Avec l'accord de son chef,
Riffaud transmet alors un mémorandum au chef d'état major
de la Marine, l'amiral Lemmonier, sur l'intérêt d'un corps
d'hommes capables de réaliser des opérations sous-marines.
Deux mois plus tard, le message tombe: "L'enseigne de vaisseau Claude
Riffaud est détaché à Arzew pour créer une
unité de nageurs de combat".
-----A la même époque, le
11ème Choc, le bras armé du SDECE (Service de documentation
extérieure et de contre-espionnage, nom des services secrets
français de 1946 à 1982), basé à Collioure,
a mis sur pied une équipe de nageurs appelée "Groupement
Amphibie". Le SDECE décide de s'associer au projet de la
Marine, et détache un de ses éléments, le capitaine
Robert Maloubier, ancien agent secret anglais,
instructeur au 11ème Choc, et passionné lui aussi par
les exploits des nuatatori italiens.

-----Dans un premier temps, celui-ci part
en Angleterre effectuer un stage chez les Special Boat Squadron des
Royal Marines, tandis que Claude Riffaud rejoint le saint de saints,
l'école des nageurs de combat italiens près de La Spezia,
puis s'envole vers les Etats-Unis pour un stage chez les UDT: "Des
nageurs redoutables, tous des anciens du Pacifique, et très sympathiques,
mais le seul problème est qu'après mon passage à
La Spezia, j'en savais presque cinquante fois plus qu'eux sur les méthodes
des nageurs de combat!"

-----De retour à Arzew, à
30 km d'Oran, ils vont se mettre à plonger
et à perfectionner toutes les techniques «d'action sous-marine»,
qu'Italiens et Britanniques avaient défrichés pendant
la guerre.
Avec des moyens de fortune ils parviennent à
créer l'école des nageurs de combat (ENC) qui ouvre ses
portes le 1er janvier 1952 pour accueillir 20 premiers élèves
issus soit du "Choc", soit des commandos-marine.
Tout est nouveau, les découvertes se succèdent aux trouvailles,
et petit à petit, grâce notamment à des appareils
respiratoires en évolution permanente (Le Pirelli lourd permet
3 heures d'autonomie, et le GERS s'active à la réalisation
du DC-52), à des exercices de plus en plus nombreux, variés
et réalistes (notamment dans le Rhin, à Brest, et à
Toulon où le cuirassé Jean-Bart "est envoyé
par le fond"), l'Amirauté prend réellement conscience
des possibilités des nageurs de combat.


-----En 1953, la Marine décide
alors de créer une véritable unité de nageurs de
combat: c'est le Commando Hubert qui est choisi comme unité d'accueil.
> Création du Commando Hubert
-
Dans un premier temps, l'unité reste mixte Marins/Choc; un an
plus tard, Robert Maloubier est rappelé par le "11":
une nouvelle mission lui est confiée: trouver un site pour monter
le GANC (Groupement Autonome de Nageurs de Combat), cette fois dépendant
exclusivement du SDECE. Ce sera Aspretto.
> Les nageurs de combat de la DGSE

Sources:
Le Commando Hubert de Roch Pescadère
et Franck Jubelin - Editions Roch-production.
Articles de Raids n°27 - août
1988
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