LE LIEUTENANT AUGUSTIN HUBERT
 
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            Augustin Hubert, né le 5 mars 1918 à Nantes, était issu d'une famille d'officiers de carrière. Son père, officier d'infanterie, volontaire pour l'aviation, avait été tué en combat aérien au-dessus de Verdun, en 1917; il ne connut pas ce fils qui portait son prénom.  

En 1939, alors qu'il prépare son entrée à Saint-Cyr, Augustin Hubert est mobilisé dans le 5ème Régiment d'infanterie, à Maisons-Laffitte. Ses quatre frères plus âgés sont déjà dans l'armée. Augustin Hubert, simple soldat, passe le concours d'admission au peloton d'E.O.R.. Reçu en mai, il sera nommé aspirant le 25 aout 1940 et immédiatement démobilisé. Durant toute cette première phase de la guerre, il n'aura fait que ses classes. Soucieux de servir la France, Augustin Hubert va s'engager dans les Chantiers de jeunesse. A la fin d'avril 1941, arrivé à Bir-BouRekba, il apprend rapidement à parler arabe. Il est enthousiasmé par son contact avec la population et les hommes de troupe locaux, et suit l'Ecole de Cadres des Chantiers de jeunesse. Peu après, toujours volontaire, il est affecté au chantier d'Afrique n°106, en Tunisie.  

Avec le débarquement américain en Afrique du Nord, les événements s'accelèrent. Nommé chef de groupe. il est employé comme intructeur dans différents centres en Algérie. Accédant au grade supérieur en novembre 1943, il s'inscrit volontaire pour des missions spéciales. Retrouvant a Alger deux de ses frères qui servent dans l'armée d' Afrique, il embarque à bord d'un cargo, le 25 décembre l943, en direction de l'Angleterre. Une entreprise qui ne se révèle guère concluante après quelques semaines passées à Londres. Arrivé plein d'enthousiasme pensant être parachuté presque immédiatement en France, il découvre la rigueur des contrôles appliqué a tout nouvel arrivant, surtout en cette phase finale de la guerre.  

Cependant, après un séjour dans le camp des forces terrestres de Camberley, il se porte volontaire pour un commando. Il y est envoyé en mars 1944, avec le grade de sous-lieutenant. Rapidement affecté à une "troop" de 60 hommes sous les ordres du lieutenant Amaury, il rejoint à la fin de mars le camp de Wrexhan, au pays de Galles. Le groupe est déjà sur-entrainé, et le premier cross de 7 miles, est pour le jeune Hubert difficile à terminer ! Mais il s'accroche et, plus tard, fait partie des élus transférés à Hampstead Park, Eastbourne (Sussex). Immédiatement, il participe avec la « troop » d'Amaury à Nairn, sur les côtes d'Ecosses, à l'exercice de répétition de l'opération Overlord, où il devra débarquer à la tête d'une sous-section de mitrailleuses rapides (K-Gun). 

Débarqué le 6 juin 1944 sur la plage de Colleville-Montgomery, sa section progresse dans la ville de Ouistreham vers le Casino, alors qu'accompagné d'un de ses hommes, le L/Cap Marcel Labas, il étudie la façon d'avancer au milieu des ruines. Pris sous le feu des "snipers", ils sont tous deux atteints mortellement à la tête, en l'espace de quelques secondes. Non loin de là, le capitaine-médecin Lion est mortellement touché au coeur, alors qu'il portait secours à un blessé. 

Le lieutenant Augutin Hubert a été cité à l'ordre de l'Armée de Mer et fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.  

Le Commandos Marine des nageurs de combat porte son nom. 

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D'après Net-marine et "Le Commando Hubert" de Roch Pescadère et Franck Jubelin - Editions Roch-production.  
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"Rendez-vous de l'histoire"
Rencontre entre les vétérans du Commando Kieffer et les membres d'Hubert à l'occasion du cinquantenaire du Débarquement en Normandie, avril 1994.
(Photo Sylvie Ruau / Le Figaro)
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